Comportement business : les chauve-souris montrent la voie aux start-up !

Comportement business : les chauve-souris montrent la voie aux start-up !

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S’associer pour gagner !

Ou comment Dame Nature nous donne parfois des leçons business avec la notion de don contre don

Une fois n’est pas coutume, Product Managers aborde un sujet de sociologie plutôt que marketing !

Un comportement basé sur l’échange : le don-contre-don

Le vampire d’Azara, chauve-souris d’Amérique Centrale, doit sa survie à un comportement basé sur l’échange appelé ici don-contre-don.
Le lien avec les start-ups ?
Tout comme les start-ups, le vampire Azara est particulièrement sensible au manque de ressources : le sang pour ce vampire, les financements pour la start-up !

Nous allons voir comment cette chauve-souris survit et comment son comportement pourrait aussi  inspirer le comportement business.

Qu’est-ce que le don contre don ?

Ce mécanisme, mis en évidence par B. Malinovski (« Les argonautes du Pacifique occidental – Gallimard, 1989) et expliqué par Mauss repose sur trois actions : donner – recevoir – rendre, qui sont exercées en des lieux, des circonstances et des temps différents.

Exemple
Lorsqu’il est en difficulté, B reçoit de A.
Un autre jour, A sera peut-être aidé, voir sauvé par un autre membre de la communauté.
Un autre jour encore, B sera amené à aider un membre de la communauté.
La boucle se constitue à l’échelle du groupe et non deux à deux par « renvoi d’ascenseur ».

Ce marché n’est, par essence, jamais équilibré…

Ce déséquilibre permanent représente le fondement même de l’échange social.
Il place les acteurs dans une situation de réciprocité, d’endettement les uns vis-à-vis des autres.
Enfin il ne s’agit pas seulement de 2 personnes, mais d’une chaîne de personnes, par qui transite le don.
C’est le corps social dans son ensemble qui est garant du fonctionnement du mécanisme.

S’associer pour gagner : le don du sang chez les vampires

L’éthologie nous apprend que la coopération entre individus de même espèce a largement contribué à la survie et au développement des espèces.

Le Vampire d’Azara se nourrit du sang des chevaux et des ânes. Elle vit en groupes de 8 à 12 individus.
Ce vampire est particulièrement fragile, puisqu’il ne peut survivre au jeûne plus de deux nuits consécutives.
Un voisin bien alimenté peut cependant partager avec l’individu affamé une petite quantité de sang, lui offrant ainsi la chance d’une nouvelle nuit.
Le coût du partage se traduit par une perte de 5 à 6 % d’autonomie pour le donneur, et un gain de 30% pour le receveur.

G.S. Wilkilson a montré, par la modélisation mathématique, que le taux de mortalité annuel du vampire atteindrait 82% en l’absence du don du sang, alors qu’il n’est en fait de que 24% dans les faits.

Il s’avère que donneurs et receveurs sont des individus qui passent 60% de leur temps côte à côte. On constate aussi que les animaux receveurs sont par la suite donneurs, plus souvent que ne le laisserait supposer le hasard.

Notons au passage qu’à la base de cet altruisme, il y a la possibilité d’une réciprocité, et que, pour être effective, cette dernière repose sur…la confiance.

Quelles conclusions tirer de ces enseignements de la sociologie et de la nature ?

La start-up technologique est vulnérable, tout comme le vampire. La start-up vit dans un environnement social à l’intérieur duquel elle doit, pour se développer, rechercher des synergies avec l’ensemble de ses partenaires.
La démarche du partage désintéressé basé sur la confiance est l’une de clés pour garantir sa survie et sa croissance.

Sur plusieurs centaines de start-ups technologiques que l’équipe de Product-Managers a eu la chance de côtoyer, les 20% plus performantes sont celles qui développent le plus activement leur système d’échange avec d’autres acteurs : programmes de partenariat actifs, participation des dirigeants à des réseaux d’échange, de coaching, des associations de soutien d’entrepreneurs etc.

Force est de constater que celles qui s’ouvrent à leur environnement, pratiquent l’association désintéressée et basent leurs relations sur la confiance, se développent plus vite et deviennent naturellement plus résistantes.

Catherine KOKOREFF

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